FRAIS DE PORT OFFERTS DÈS 38€ D'ACHATS EN FRANCE MÉTROPOLITAINE

Un bout de voile se lève sur le monde secret de la parfumerie

L'activité de promotion de ma gamme de parfums inspirés de photos de voyage me permet de rencontrer de nombreuses personnes désireuses d'en savoir plus sur le monde secret de la parfumerie. Celui-ci se raconte à coup de publicités sur les écrans, de reportages sur la cueillette des fleurs et de films vantant la créativité des parfumeurs.

Mais, est-ce que cela reflète vraiment le monde de la parfumerie ? La réponse est non. 

Avant d'entrer dans la parfumerie, et de voir ce monde de l'intérieur, je n'avais comme image de ce secteur que ce que véhiculaient les marques et les médias.

Une fois à l'intérieur, l'on se rend compte que ce secteur, majoritairement industriel, raconte des histoires, des anecdotes pour maintenir une aura de créativité. Me vient le parallèle d'une marque de soupe industrielle qui indiquait sur son emballage "Recette de la grand-mère". On voit plus clairement, dans le domaine alimentaire, qu'une soupe faite à la maison et une soupe faite en usine, cela n'a rien à voir.

L'inconvénient de la parfumerie, c'est que l'accès à la création de parfums n'est pas encore démocratisé. Il n'y a aucun point de repères, il est donc facile de raconter des salades sans être démasqué. Quoi que, de plus en plus de consommateurs sont aujourd'hui plus critiques sur ce qu'ils achètent.

Une question qui m'est souvent posée lors de mes activités est "Qu'est-ce que cela veut dire parfumerie artisanale ? Dans un monde olfactif écrasé par l'industrie, les cartes sont brouillées. Peut-on vraiment fabriquer des parfums de manière indépendante ? La réponse est oui. La parfumerie artisanale que je pratique signifie que je crée moi-même mes compositions en tant que parfumeure indépendante et que je fabrique à 100% les eaux de parfum mixtes et les concentrés de parfum pour la maison dans mon atelier. Je le concède, ce n'est pas courant de se retrouver face à un parfumeur fabricant. ;)

Pour étayer mon propos, Christophe Laudamiel, parfumeur français installé à New York, et Carla Seipp, rédactrice à BeautyMatter ont co-rédigé une série de trois articles* publiés courant juin 2022.

Cette contribution est à signaler puisqu'elle exprime la réalité du monde de la parfumerie.

Dans un des articles, un tableau met en évidence le peu de parfumeurs présents dans les groupes industriels qui dominent le secteur de la parfumerie. Les multinationales avec des parfumeurs en interne sont en orange foncé dans le tableau ci-dessous. On en compte quatre. Cela signifie que la plupart des autres vendent des parfums sans savoir ce qu'ils contiennent vraiment puisque l'auteur de la formule du parfum ne divulgue pas sa composition. Mais, dans des entreprises qui ne donnent pas de place à un parfumeur dans son personnel, l'odeur n'est pas une question primordiale, ce n'est qu'un élément. L'important est ailleurs.

Dans l'article suivant, Christophe Laudamiel et Carla Seipp mettent en lumière les marques de parfumerie qui ont un parfumeur en interne. 186 marques sont identifiées au niveau mondial, dont notre marque Christèle Jacquemin, ce qui est très peu.

Le fait d'avoir un parfumeur en interne est bien évidemment un gage d'expertise pour ces marques mais cela ne signifie pas qu'elles fabriquent en interne les parfums. Leurs parfumeurs les créent mais la plupart de ces marques confient la fabrication des parfums à des entreprises industrielles.

Au début de ce projet personnel alliant photographie et parfumerie, j'avais pour idée de créer mais pas de fabriquer. Je contactais alors des amis travaillant dans des multinationales de la parfumerie afin qu'ils pèsent mes formules. Je me rendis très vite compte que le chemin que je prenais avec ce projet n'était pas compatible avec le chemin des multinationales. En effet, la palette d'ingrédients disponibles chez les industriels est très limitée en produits naturels, ce qui les obligeait à modifier les formules que je leur confiais. 

Je pris alors la décision de fabriquer moi-même, d'acheter les bonnes matières premières de mes formules, de peser mes bases et de les mettre en alcool. Je ne regrette pas cette décision. Elle me permet aujourd'hui de pouvoir parler en toute connaissance de cause de mes parfums sachant exactement ce qu'ils contiennent.  

*Christophe Laudamiel's dear world manifesto (1/3) · Christophe Laudamiel on perfumery's state of affairs (2/3) · Christophe Laudamiel's suggestions for a better fragrance future (3/3)

Laisser un commentaire

Veuillez noter que les commentaires doivent être approuvés avant d'être publiés